Le  » Pacte d’Excellence  » entre dans sa phase finale. On entend parler de l’aménagement des plages horaires, de l’organisation du tronc commun, de la révision des conditions de réussite. Qu’en est-il de l’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS)? Avec les autres organisations de jeunesse politiques, nous formulons des recommandations pour une meilleure application de celle-ci en milieu scolaire.

C’est quoi l’EVRAS ?

Créé en 2012, ce vaste programme vise à  » favoriser la santé et le développement affectif, sexuel et relationnel de tous les jeunes  » selon la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une définition dont les contours restent flous pour de nombreux acteurs de terrain, de leur propre aveu. Toutefois l’EVRAS ne souffre pas seulement de son ambiguïté linguistique. Aujourd’hui, d’aucuns estiment que son application est inconstante, engendrant de nombreuses discriminations dans un lieu où tout enfant mérite les mêmes chances. Le retard avec l’équivalent flamand de l’EVRAS se fait de plus en plus criant.

Pendant un an, nos organisations de jeunesse ont rencontré, écouté, dialogué avec les acteurs de l’EVRAS pour déboucher sur une série de recommandations pour une meilleure application de celle-ci en milieu scolaire. Ce travail de synthèse est porté par cinq courants politiques différents, tous réunis derrière une seule préoccupation : le développement de nos jeunes.

Nos recommandations

Instaurer un socle commun

Une amélioration de l’application de l’EVRAS scolaire n’exige pas de révolutions coperniciennes, ni d’être un cours à part entière. Elle demande seulement davantage d’engagements de la part du politique. Cela commence par une définition claire et législative de l’EVRAS, avec un programme structuré et un cadre de référence inspirés des standards européens proposés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Certes, il n’est pas question de restreindre la liberté des Pouvoirs Organisateurs mais un socle commun est la condition sine qua non de l’égalité de traitement.

Former & Organiser

Ensuite, il est essentiel de revaloriser la place de l’enseignant en ce qui concerne l’EVRAS. Comme souvent, il est le trait d’union entre les élèves et le monde extérieur. Il doit donc pouvoir, dans un premier temps, être formé correctement à l’EVRAS, au travers de son parcours scolaire personnel ou sa formation continue. Mais, en tant que figure d’autorité, l’entière responsabilité de l’EVRAS ne lui incombe pas. C’est aux intervenants extérieurs d’assurer les animations EVRAS. Vu le large éventail d’acteurs et de thématiques, il est clair qu’un cadastre commun ainsi qu’un label officiel doivent être instaurés par les autorités publiques alors que des  » Cellules EVRAS  » doivent émerger au sein même des établissements pour mieux coordonner les projets. L’objectif poursuivi est simple : il est temps d’arrêter de surcharger la barque de l’enseignant avant de l’envoyer, d’un franc coup de pied, naviguer en eaux troubles.

Généraliser l’EVRAS

Mais ce qui est fondamental pour nous, c’est que l’EVRAS soit généralisée. Aujourd’hui, il existe bien trop de différences en la matière entre l’enseignement officiel et l’enseignement libre ; entre le général et le qualifiant/professionnalisant ; entre l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé, déjà fortement oublié dans le Pacte d’Excellence. Ces disparités sont sources d’inégalités dans un domaine – le relationnel, l’affectivité, la sexualité – qui touchera tout enfant. C’est pourquoi l’accès à l’EVRAS ne doit pas être restreint, sous aucun prétexte. Certes, ce n’est pas à l’école de tout faire. Mais donnons-nous les moyens d’aider nos enfants à se développer, tout en s’émancipant. C’est ainsi que nous en ferons des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires.”


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