Améliorer les relations entre les jeunes et la police
Historiquement, les relations entre les jeunes et la police ont toujours été problématiques. Néanmoins, ces dernières années, elles sont devenues encore plus compliquées. Et pour cause, des faits et bavures, relayés grâce aux médias sociaux, ont entaché l’image de ces femmes et hommes en bleu.
Aujourd’hui, il n’est pas rare d’assister à des scènes de rébellion face aux forces de l’ordre lors de manifestations. Jets de bouteilles, provocations verbales ou physiques, amalgames, … un cocktail détonnant qui impacte toujours plus leurs relations.
Selon une étude réalisée par le Forum des Jeunes en 2020, les jeunes ressentent beaucoup de méfiance vis-à-vis de la police pour diverses raisons. Par exemple, ceux-ci vivent mal ceux-les discriminations subies par la police. Ils ont également évoqué qu’ils connaissent mal leurs droits et ce que les policiers peuvent faire ou non.
Dès lors, comment améliorer ces relations délétères ?
Nos propositions
La prévention
- Réformer la formation des policiers pour amener plus de transparence et de mitigation. Concrètement, cela consisterait à rendre leur formation « plus sociale », c’est-à-dire plus orientée vers les aspects relationnels et humains. Pour ce faire, il est nécessaire qu’ils acquièrent des connaissances sociologiques sur la jeunesse et sur comment communiquer avec elle, les principes de non-discriminations, la gestion des conflits interculturels, etc.
- Définir un modèle de prévention dans la loi pour les mineurs avec notamment la création d’un chemin de réinsertion pour ceux qui ont commis des délits. Au lieu de placer le jeune coupable dans une institution publique de protection de la jeunesse (par exemple), il s’agirait de l’insérer dans une structure plus locale afin qu’il puisse réparer son délit au niveau local également.
- Repenser la manière de légiférer pour adapter les nouvelles lois aux mineurs. Il s’agit de tenir compte de toutes les spécificités de la population concernée (âge, besoins primaire et secondaires, etc.) lorsqu’une loi est élaborée, comme on le fait pour les politiques de santé.
La proximité
- Création d’antennes de police très locales. Cette mesure a pour but de créer du lien et renforcer le sentiment de sécurité dans des lieux plus stratégiques. Il s’agirait de créer des petits postes de 2-3 policiers en service.
- Libérer des heures dans l’horaire des policiers pour s’investir dans la vie locale comme les ASBL villageoises, clubs sportifs de jeunes…
- Création d’un protocole de communication à tout individu. L’objectif est de rendre la communication uniforme pour éviter les tutoiements abusifs, instaurer la politesse, donner des droits à chaque personne et expliquer les raisons lors de contrôles.
- Mise en place de campagnes d’information sur les droits des jeunes. Celles-ci pourraient se faire via le cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté.
- Mise en place d’activités de rencontre avec la police. De telles initiatives permettraient de casser les stéréotypes, de mieux se connaître et mieux connaître les droits et devoirs de chacun.
Les sanctions administratives
- Réformer la loi sur les sanctions administratives communales. Cette loi, qui s’applique notamment aux mineurs (parfois à partir de 14 ans), se cantonne à une logique répressive au détriment d’une logique éducative. En outre, elle ne questionne nullement les causes structurelles des problèmes sociaux à l’origine des incivilités commises par ces jeunes. Par ailleurs, la simple sanction pécuniaire n’est pas utile surtout que ce sont les parents qui payent. Dès lors, il s’agit purement et simplement de retirer les moins de 18 ans du champ d’application de cette loi.
Le cannabis
Dépénaliser la consommation de cannabis. Voir notre position complète à ce sujet.